L'éducation bienveillante grâce aux ateliers des parents
En lisant beaucoup (des livres, des articles, des forums...) sur le maternage, un terme revenait souvent : « l’éducation bienveillante ».
Après avoir un peu échangé sur le sujet, cela nous correspondait dans notre envie de faire avec nos enfants mais dans la pratique....
Lire des livres, ça aller m'aider, NOUS aider, mais ça ne nous suffirait pas pour qu'on puisse nous donner de nouvelles habitudes.
En octobre, j'ai assisté à une conférence organisée par l'association Les Petits Pieds Sur Terre car j'avais envie d'approfondir.
Extrait de son site : http://www.avoirlespiedssurterre.fr/atelier-page17.html
Et là, tout ce qu'elle disait résonnait en moi, tant de paroles blessantes que j'avais du dire à mon môme, tant d'émotions que je n'ai pas accueillies, tant de regrets....
Voilà, c'est décider, je vais faire en sorte que la communication non violente prime chez nous ! Je suis ressortie regonflée à bloc mais.... dans l'incapacité de bien expliquer la méthode à Chéri. Pour le convaincre, je l'ai donc emmené à la même conférence, donnée cette fois-ci à Caen. J'avais très envie de le convaincre de faire les ateliers des parents ensemble.
Oui ça représente un budget mais ce qu'on devrait gagner en échange ne peu pas se calculer !
Ça l'a convaincu et nous nous sommes inscrits pour la session de printemps.
Extrait de son site : http://www.avoirlespiedssurterre.fr/atelier-page7.html
Nous avons commencé les ateliers des parents il y a 3 semaines.
Malgré l'emploi du temps chronométré, nous sommes ravis d'y aller! Ravis de cette prise de conscience, des outils que ça nous apporte, des échanges avec les autres parents (et donc la déculpabilisation, puisque nous nous rendons compte que nous ne sommes pas les seuls à ne pas faire au mieux, à « déraper »)
et voici que ça porte ses fruits !
Aujourd'hui, P'tit Chéri m'a mis face à une situation où j'ai mis en pratique ce que je venais d'apprendre aux 2 premières séances.
Il est 12h30, je prépare le repas, et je demande donc à P'tit Chéri de mettre la table (les couverts sont déjà sur la table, reste juste à les placer). Il traîne à le faire, joue, etc... et moi je voudrais bien qu'on se mette à manger rapidement.
Et puis je sens que ça commence à partir en vrille....
- mais euh, je joue avec ma moto
- oui, j'ai bien compris que tu voulais jouer. Cependant, il est l'heure de manger et j'aimerais que tu finisses de mettre les couverts
- NON ! (et il tape sur la table)
- tu as l'air fâché
- OUI !
(Ok, je suis pile dans une situation où d'habitude ça dégénérerait, je vais donc m'appliquer! )
- est ce que tu voudrais faire partir ta colère pour qu'ensuite on puisse manger dans le calme
- oui !
- Tu peux utiliser le coussin de la colère ou alors, tu peux dessiner ta colère si tu veux (nouveauté ! Le coussin, il connaît déjà!)
- ah oui je veux la dessiner (il court chercher feuilles et crayons/feutres et dans le calme, me dessine un « bonhomme »)
- voilà, c'est ma colère ! (très calmement, apparemment rien, que ça, ça lui a suffit, j'aurais pu m’arrêter là, mais je me sentais très disponible)
- c'est donc ta colère ce petit bonhomme rose ? D'accord. Je peux te montrer ma colère à moi quand ça monte dans mon corps
et je me mets à dessiner des fleurs et lui explique :
- tu vois là je suis bien, je dessine des fleurs, des maisons, etc.... Et puis, par exemple, quand tquelque chose me met en colère, je sens la colère monter en moi et ça donne ça
je fais des grabouillis saccadés, rapides, qui ne ressemblent à rien et je dis :
- ah ça va mieux
il me regarde et sourit
- et tu voudrais que je te montre comment je vais me débarrasser de cette colère ?
- Mmmmm oui !
J'ai pris la feuille, je l'ai déchiré en touts petits morceaux, lui, il éclatait de rire ! Puis j'ai mis tout les morceaux à la poubelle en disant
- voilà, « colère », je te jette car je ne veux pas de toi pour aller manger
et à ma grande surprise il a dit dans un ton très gai
- ah oui, et puis j'ai pas fini de mettre la table !
J'aurais pu passer 5 min à me fâcher, m’énerver, le mettre à se calmer sur la dernière marche de l'escalier, pour qu'au final, je mette la table et qu'il vienne manger dans un climat conflictuel car moi je n'aurais pas « digéré » alors que là, tout était si simple.....